Nouvelle-Zélande
Parmi les objets océaniques de la collection Gesner, un autre groupe est censé, selon le catalogue, venir de la Nouvelle-Zélande : deux « robes aborigènes » et une lance d’A.G. Crookshank, une épée et une lance d’A. Jackson, un arc et des flèches de C.E. Ratchford et un sac d’origine inconnue. Pour les navires qui croisaient dans le Pacifique, la Nouvelle-Zélande était un port d’escale relativement habituel. La présence du Mechanic, par exemple, y a été signalée en novembre 1840 et en février 1841, ce qui correspond à son principal voyage de 1838-1841 (Morning News, Saint John, 24 mai 1841; New Brunswick Courier, 9 octobre 1841).
Le lieu d’origine des objets s’est avéré particulièrement difficile à découvrir. Seule l’épée d’A. Jackson porte un numéro d’acquisition valide, mais qui lui a été attribué ultérieurement, soit par le Mechanics’ Institute, soit par la Natural History Society. L’épée a peut-être été acquise en Nouvelle-Zélande, mais elle doit provenir des îles Gilbert, qui forment aujourd’hui la République de Kiribati, au sud-est de Ponape. L’identification erronée du lieu d’origine fait partie d’un phénomène bien connu des ethnologues, selon lequel le collectionneur indique le lieu d’acquisition peut-être sans être conscient que son souvenir a été fabriqué ailleurs. Le lieu d’origine des deux lances (de Jackson et de Crookshank), indiqué comme étant la Nouvelle-Zélande, n’a pas encore été établi. Elles pourraient provenir d’ailleurs. Le lieu d’origine de cinq lances d’Océanie sans numéro d’acquisition a été établi récemment : les îles Fidji pour deux d’entre elles, et les îles Salomon pour les trois autres. Jusqu’à présent, aucune lance du Musée du Nouveau-Brunswick n’a été attribuée clairement à la Nouvelle-Zélande. En fait, plusieurs objets portent l’inscription « Nouvelle-Zélande », mais affichent un style caractéristique d’autres régions.
Comme le « sac de Nouvelle-Zélande » ne provient peut-être pas de ce pays, il a lui aussi échappé à l’identification. Bien qu’il n’ait pas été fermement identifié, l’arc qui a sans doute été donné par C.E. Ratchford constitue un autre exemple typique. Avec l’aide de plusieurs spécialistes, il a été déterminé qu’il provient des îles Fidji, et est assez peu commun.